Etre thérapeute narratif
Le Therapeute Narratif adopte une posture particulière pour permettre à son patient d’émerger par sa propre parole à une nouvelle conscience de soi, de la modifier par un travail d’investigateur curieux, ouvert et non-jugeant
C’est quoi « être thérapeute narratif » ?
L’approche du thérapeute narratif détonne de la posture « conventionnelle »
Le TN se comporte avec une grande humilité car il met sa connaissance et sa capacité d’influence au service de son patient qui, lui, est considéré comme le vrai sachant, expert du problème. Humilité aussi, car chaque récit est unique et qu’il faut être sans cesse prêt à faire avec ce qui dit, là, dans l’instant.
Il doit donc déqualifier en lui le « regard d’expert » pour épouser le « regard d’amour » qu’il place en soutien à l’autre.
Le TN assume pourtant d’excercer une influence par ses questions, frappées d’une curiosité sincère (il questionne ce qui est dit et qu’il ne sait vraiment pas) et sans arrière pensée. Il est collabore aussi avec le patient par ses propres réactions et les « déclosions » qu’il se permet.
La posture du TN est donc colorée de divers paradoxes qu’il va s’agir de travailler et d’assumer non-seulement grâce à la formation, mais aussi par sa propre pratique.

Conversation externalisante
En thérapie narrative (TN), on considère que le problème est le problème et que la personne vit AVEC un problème qui ne la définit pas.
Dans les conversations externalisantes, le thérapeute adopte une posture et un langage qui différencient toujours la personne du problème en le situant à l’extérieur de celle-ci.
Le discours et le choix des mots du thérapeute a donc une importance capitale.
De par son écoute, il va relever les mots qu’emploie le patient pour décrire son problème. « Je suis triste » par exemple, deviendra « la tristesse » lorsque le thérapeute prendra la parole.
Histoire dominante saturée
& histoire alternative
Un autre concept clé de la partique narrative consite à écouter et faire raconter avec un maximum de détail l’histoire du patient, celle qu’il raconte dans sa version saturée par le problème.
Un fois le travail d’externalisation initié, il va s’agir de qualifier cette histoire dans toutes ses dimensions, ses parties prenantes, ses intéractions.
Et pendant ce temps, le TN va se mettre, tel un enqueteur, à la recherche des fines traces des moments où le problème a été moins présent, voire absent de la narration, ce que l’on va appeler les moments d’exception.
Ces moments sont les points d’appuis pour faire émerger une narration alternative dans laquelle le problème, moins dense ou actif, laisse voir en creux des ressources narratives pour le « dissoudre«

Paysages narratifs & cartes
Dans les conversations thérapeutiques, patient et thérapeute visitent 3 paysages qui constituent ce que l’on nomme « identité narrative » et s’explorent au moyen de « cartes » (.
Paysage de l’ACTION
Le paysage de l’action est celui où l’on questionne le problème et l’exception.
– Carte de l’exception
– Carte de l’externalisation
Paysage de l’INTENTION et de la VALEUR
Le paysage de l’intention et de la valeur questionne sur les principes de vie du patient, ses motivations et ses croyances.
– Carte de l’intention et de la valeur
– Carte de l’absent mais implicite
Paysage de la RELATION
Le Paysage de la relation questionne le rapport du patient aux autres, à la société, à lui-même.
– Carte de déconstruction du contexte social
– Carte de déconstruction du discours intérieur
– Carte de remembering
– Carte du témoin extérieur.
Documentation narrative
M.White et D.Epston ont, dans de nombreux cas, souilgné la nécessité de soutenir la narration du patient par des écrits, des formulaires et des attestations, qui sont autant de moyens de renforcer les fines traces de l’histoire alternative qui a pu émerger au cours des conversations ; il s’agit alors justement d’épaissir encore ces traces par la production de ces écrits.
C’est une autre particularité et une manifestation de la créativité dont peuvent/doivent faire preuve les thérapeutes narratifs.

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Exemples de pratiques et de protocoles issus des TN
L’arbe de Vie est un protocole imaginé par David Denborough et Ncazelo Ncube qui propose, en filant la métaphore de l’arbre (les racines, le sole, le troncs, les branches, les feuilles et les fruits) de se raconter à soi-même via le dessin.
Et ensuite d’initier une conversation avec le TN sur les différentes composantes de vie du Narracteur que sont les origines de ses comportement, ce qui les insprient ou les motive, les facteurs qui soutiennent et nourrissent, les compétences et savoir-faire, les projets et asiprations, les personnes ressources et les objectifs/cadeaux de vie…) .
Ce faisant, le narr-acteur établit des liens, donnent ou redonne de la cohérence à son parcours de vie et aux ressources dont il dispose.
D’autres protocles similaires (voyages de vie, histoire de vie), utilisés par des thérapeute ou des coahcs, existent pour accompagner ce travail narratif…
La TN a, en effet, ceci de particulier qu’elle est non-dogmatisme, se tenant à l’écart de tout savoir dominant. Elle permet d’être créatif et « dans l’instant », puisqu’il s’agit d’aider à ce que des histoires adviennent, avec lesquelles on pourra entrer en dialogue.
Or, il n’y a pas qu’une façon de raconter les histoires…
A vous, Thérapeute Narratif, de découvrir ou de d’inventer celle qui convient, à vous et votre patient.

Espaces ressources
Le thérapeute narratif est confronté au paradoxe de devoir maitriser les assises théoriques des thérapies narrative, de développer une pratique régulière rendant son geste thérapeutique assuré et créatif, tout en devant renoncer à toute posture d’expert (car le sachant est le patient lui-même) pour être décentré et influent auprès de son partient/client.
Cela nécessite donc d’avoir accès à différentes types de ressources
Formation
La formation est un espace narratif, conversationnel et discursif où le participant pourra apprendre à devenir thérapeute narratif.
La formation est donc pensée à la fois comme un apport de cadres théoriques et d’outils soutenant la pratique.
C’est aussi un espace de développement permettant aux participants futurs thérapeutes narratifs de devenir les architectes et les bâtisseurs de leur propre ligne éditoriale, de leur propre trajectoire et par là-même de leur propre développement.
Bibliographie
La thérapie narrative est un courant récent d’accompagnement thérapeutique qui trouve ces assisises dans un grand d’auteurs, parmi lesuqels :
H.Anderson, P.Bourdieu, J.Bruner, S.De Shazer, J.Derrida, D.Epston, M.Foucault, K.Gergen, S.Mori, P.Ricoeur, L.Vygotski, M.White…
Si vous voulez approfondir votre connaissance de la TN, consultez notre index bibliographique
Groupes de paires
En créant un groupe de pairs, nous prolongeons la mise en liens, le partage des compétences acquises et l’apprentissage collectif.
Nous permettons aussi au thérapeute de rompre avec la « sollitude du praticien ».
Les groupes de paires échangent dans l’espace digital et se réunissent régulièrement dans un agenda auto-géré.
Supervision
Serge Mori anime des supervisions où se réunissent régulièrement 7 à 10 thérapeutes narratifs formés à la thérapie narrative. Cette supervision est complémentaire à la formation du thérapeute narratif, pour une lecture alternative et un éclairage théorico-clinique de ses pratiques par l’usage, notamment, de la carte du méta-témoin extérieur. La supervision est un lieu de co-construction : la parole peut circuler librement dans l’idée d’une co-construction de la pensé et des éclairages cliniques.
Contactez-nousTémoignages sur la thérapie narrative
Rendons les choses plus concrètes et vivantes
« En Thérapie Narrative, le patient est celui qui sait, et donc le thérapeute pose des questions avec curiosité et sans connaître la réponse, il n’y a pas une seule réponse possible à une question mais plusieurs routes possibles que le thérapeute et le patient peuvent emprunter et dont ce dernier à un rôle déterminant sur la direction à prendre.
Chaque entretien est une aventure, une nouvelle page qui s’écrit à partir d’évènements pourtant déjà existants. »

Fiona Souchon
Psychologue clinicienne
Thérapeute narrative
« Lorsque dans ma clinique je reçois des patients, j’accueille par la même occasion, les histoires qui les accompagnent.
Au fils des récits, je m’embarque, à leurs côtés, dans un voyage à travers l’espace et le temps. À l’écoute des histoires qui les traversent, je reste sensible aux possibles, aux points de décalage, aux moments d’exception comme aux absents implicites.
Ma formation à la Thérapie Narrative est une des fondations de ce positionnement clinique. Elle constitue une expérience qui est pour moi un véritable socle alimentant ma réflexion et mes questionnements ; elle m’ouvre le champ des possibles »

Clément Cimolaï
Psychologue clinicien
« J’ai rencontré les pratiques narratives en expérimentant pour moi-même la pertinence et la puissance de la narration de soi, de l’externalisation et se placer dans un dialogue constructif et pacifié avec son histoire personnelle.
J’ai ensuite intégré dans ma pratique de coach certains outils et concepts de la TN, assumant de franchir le pont qui semble séparer thérapie et coaching. Jusqu’à réaliser que les postures se ressemblaient et qu’il n’y avait pas de sens à les séparer tant les outils, pratiques et postures se ressemblent et se complètent.
La formation m’apporte aussi une façon créative et douce d’accompagner, où le client redevient le centre de sa propre histoire de vie, dont il peut faire émerger une identitié narrative ressourcée et revitalisée, qui génère.»

Frédéric Briones
Coach Professionnel
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